18- Dehors , la ville de demain

Allons voir ailleurs ! Avançons ! Circulons !

A  – Les amis ( des ) graveurs ont été très très gâtés ce mois-ci avec

— Les expositions de graveurs japonais et de leurs invités français à la Cité Internationale des Arts, et à la galerie Grand’Eterna 3 rue de Miromesnil.

– Celle, annuelle, de Pointe et Burin, à la Fondation Taylor,avec un hommage à Felicien Rops, et avec invitations de graveurs belges ou français, comme Florence Hinneburg.

– La très belle et déjà historique collection des estampes des Ateliers Moret au siège de Manifestampe.

– La Fête de l estampe, comme chaque année le 26 mai.

– Et notre rendez-vous annuel du mois de juin: les journées de l’estampe contemporaine   Place Saint Sulpice ( 2 jours cette année! )

B – Allons donc enfin nous intéresser à l’urbanisme, à la galerie V I A

( valorisation de l’innovation dans l’ameublement)

120 avenue Ledru-Rollin 75011

lundi- vendredi 9 h30-18 h 30. Jusqu´au 29 Août .

L’ exposition        Dehors, la ville de demain

consacrée au futur mobilier urbain questionne nos nouveaux usages de la ville, là où on se retrouve, déjeune , se connecte, travaille, se détend, s’assied, lit.

Sont exposés aussi bien des travaux d’étudiants de l’Ensci que des acteurs de l’industrie du mobilier urbain.

La pietonnisation, la connectivité accrue, l’usage plus répandu du vélo,obligent à tout repenser: luminaires publics , assises , bureaux, pour favoriser « la proximité sans promiscuité » comme le dit l’article de parisart, en partageant des espaces communs, aux prises nombreuses alimentées par énergie solaire

C’ est un régal mais évidemment ce sont les décideurs publics qui choisiront ( ou non  ) ces nouveaux mobiliers, symboles de nouveaux modes de vie.

le numéro 385 de la revue Architecture, (24 euros) fait office de catalogue, pages144 à 153.

17 Rieko Koga ,Pierre-Yves Caër gallery

7 rue Notre Dame de Nazareth 75003

mardi-samedi 11h-19 h 30

» un fil immaculé »

Attention , jusqu’au 16 juin ( d e m a  i n ) !!!

 

-Expo d’oeuvres Textiles , broderies en noir et blanc sur du lin blanc.

Oeuvres profondes ( le fond) et lègères ( la forme )

On ressent la dimension spirituelle de ce travail.

L’artiste utilise la tradition ( broderie du Sashiko ) au service d’un propos très contemporain. On sent le geste du Sumi-e ( sa maman était calligraphe) , les points peuvent rappeler les œuvres au stylo bille bleu d’Alighiero (e) Boetti,, les suites de chiffres,se développant en séries organisées nous remémorent Opalka , son immense tissu dans la grande pièce m’entrainait vers un continent( et oui on aime tellement la cartographie ! )  mais non ! Il s’agit de la représentation d’une graine, très agrandie, comme les œuvres de Claes Oldenburg, ,qui contient en elle passé, présent, avenir.le futur est aussi le sujet d’un grand voile d’un mètre de large,sur de nombreux mètres de long, présenté comme les rouleaux asiatiques, une partie enroulée, une partie dévoilée,mais au plafond,on en voit le dessous qui forme des ondes, et qui nous pose des questions et toi, qui aideras -tu? Et aussitôt on pense à cette si belle expo cet hiver de Boltanski, dans l’Oude Kerke d’Amsterdam qui tirait les morts du néant,et dont les mannequins recouverts de noir nous posaient, également en anglais, ce même genre de questions, qui nous ramenaient à notre propre métaphysique.

Les œuvres ont de très beaux accrochages en liberté ( sauf celles de petit format, sous cadres ! )

la galeriste est aux petits soins et se réjouit de notre curiosité et de nos rapprochements.

 

une superbe exposition, jusqu’à demain!!!

Merci Catherine de m’avoir expressément à aller la voir!

16 galeries exposant de la gravure contemporaine

 -Galerie Jahidi

Itinérante ( ex galerie Galatée rue Notre Dame de Nazareth )

on peut s’inscrire à sa newsletter :  contact @galeriejahidi.com

et s’abonner à ses publications sur Facebook .

Elle présentera à Paris en octobre les œuvres de Marine Lefebvre, récompensée par le prix Lacouriere 2018 décerné par la BNF et par la Fondtion de France.

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Elle suit et exposé le travail de ses artistes dont Jeremie Solomon, lauréat du prix Pierre Cardin 2017.

Elle pratique une politique d’ acquisition d’estampes du XIX ème et du XX ème siècles.

ce sont des passionnés.

on peut acheter des estampes sur leur site.

 

 – Galerie Anaphora

13 rue Maître Albert 75005

mardi-samedi 15 h 30-19 h 30

ouverte en février 2016

accueil chaleureux et généreux

édition de porte- folios

Beaux livres d’artistes

démonstrations.

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Galerie l’ Échiquier

16 rue de l’echiquier 75010

11 h – 18 h sauf le lundi ( vérifiez)

tenue par Lise Follier Morales, elle- même graveure

accueil froid pour ceux qui ne font pas partie de cercle.Au moins sept expos annuelles

Quentin Preaud, Judith Rotchild   Catherine Gillet , Pablo Flaiszman, Pauleen K , Deborah Boxer.

– la fondation Taylor

1 rue Labruyere75009

14-20 h sauf le lundi

association fondée en 1844 qui expose aussi sculpteurs, peintres, photographes.

En gravure elle décerne deux prix : Paul Gonnard ( burin) et KiyoshiHasegawa .

tres beau lieu, accueillant’ salles au rez, de  – chaussée,en sous-sol et au quatrième étage ( ascenseur) dans le magnifique atelier d’Albert Maignan ( voire dans la mezzanine du cinquième.

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Galerie Documents 15

15 rue de l’echaude 75006

mardi-samedi 14 h-19 h

créée en 2012, accueil chaleureux plutôt réservé aux acheteurs qu’aux amateurs.

Expositions collectives, Mario Avati,  Erik Desmazieres , Cecile Reims, Joerg  Ortner,

Galerie Martinez Fleuriot

estampes anciennes et contemporaines

97 rue de Seine 75006

10 h 30 – 18 h 30 expose Bich Rosalie Nguyen

Galerie Michelle Broutta

31 rue des bergers 75015

Zafet Zec , livres de bibliophilie illustres de gravures originales

Galerie de l’association pour l’Estampe et l’art populaire Velasco et Meller

49 rue des cascades 75020

Atelier , ne prend pas de commission sur les ventes

Manifestampe

5 rue Pierre Semard 75009

mercredi-dimanche 15h-19 h

expositions, conférences , signatures

a crée la Fête de l’estampe le 26 mai chaque année

expose des estampes appartenant à des collectionneurs ( sans vente)

son but est militant, promouvoir l’estampe contemporaine et patrimoniale par tous les moyens.

on peut y acheter lActuel de l’estampe et d’autres publications.

Accueil très chaleureux.

                Galeries qui peuvent aussi exposer des gravures, mais pas que

Galerie Podromus

46 rue saint Sébastien 75011

mardi-samedi 14 h -19 h

Mireille  Baltar

Galerie schumm-braunstein

9 rue de Montmorency 75003

mardi-samedi 14 h 30-19 h

Anne Paulus

Livres d’artistes, concerts

-Galerie la Ralentie

22-24 rue de la fontaine au roi 75011

Jeudi-samedi 14 h 19 h

Galerie goutte de terre 

4 rue Basfroi

plutôt portée sur les petits formats

cité internationale des arts

18 rue de l Hôtel de Ville 75004

entree sur le quai

Galerie Grand’Eterna

3 rue de Mirosmenil 75008

11-13, 14-19 h sauf le dimanche

plutot des artistes asiatiques

-Galerie le Génie de la Bastille

125 rue de Charonne 75011

14-20 h sauf le lundi

expos, démonstrations, stages, concerts

assez sympathique

– Minima librairie galerie

5 rue de l’échaudé 75006

lundi-samedi 14-19 h

éditent aussi des livres de bibliophilie ( textes et images) sous le nom de l’atelier du lierre

expositions de gravures, souvent de petits formats.

Nathalie Grall

Galerie univers, de Colette Colla

6 cité de l’ameublement 75011

mercredi-samedi 14 h-19 h

vente de livres d’artistes

peintures, sculptures,photographies, gravures

Gerard Titus-Carmel’ Antonio Segui , Jean Pierre Pincemin

 

 

-15 début 2018,photos et gravures , deux expositions historiques

1-galerie Suzanne Tarasieve, 7 rue Pastourelle,jusqu’au 3 mars, de 11 h à19 h

Juergen Teller   Legs,snails and peaches

Photos en couleurs

» to take photos you have to love  life »

Ce photographe de mode allemand vit à Londres où il a eu une grande rétrospective.Decalé, il prend à rebours les stéréotypes, en mettant en scène des femmes   ( Kate Moss, Beatrice Dalle, Charlotte Rampling) qui secondent subtilement son propos.Il joue sur des couleurs flashées avec une grande liberté, en prenant des risques, acceptés par ses commanditaires, Vogue, Marc Jacobs,Céline. Il apparaît aussi dans ses photos, avec ici comme modèles grenouilles et gasteropodes.

24AE60FB-48F3-4999-91A1-2D8A084916A7Le voici sur cette photo emblématique, allongé nu, négligemment accroché à des ballons colorés, devant un mur automnal,rappel du temps qui passe et hommage à la palette de Lucian Freud.

 

 

Il mêle l’animal et l’humain,l’humain et le végétal.16CB38BD-BAB5-485B-AF65-1FDEBC00E7DA

Cet autoportrait au t-shirt aux 11 étoiles européennes ( ah Le Brexit!) au téléphone qui photographie quoi? attire aussi l’attention en raison du gros escargot qui explore sa jambe gauche, récit complexe, politique, écologique, érotique.

2- galerie Thaddeus Ropac 7 rue Debeylleme 10 h-19h

VALIE EXPORT, body configuration 1972-1976

Cette artiste autrichienne s’est illustrée dans l’art de la performance, dont restent les traces photographiées en noir et blanc. Elle utilisait son corps, isolé, dans la ville et dans la nature,dans l’espace public, tel un crayon, un pinceau, une sculpture vivante .2 vidéos nous montrent des actions.

 

-3. Galerie Karsten Greve 5 rue Debeylleme 10h-19h

jusqu’au 24 fevrier

Louise Bourgeois editions

Cette grande galerie a déjà présenté de nombreuses expositions consacrées à Louise Bourgeois, dont celle de 2013 , (ses premières œuvres ).Ici, au même moment que l’extraordinaire expo du MoMA an unfolding portrait, dont bien sûr nous allons trouver, feuilleter, acheter la catalogue, à défaut de pouvoir prendre l’avion aussitôt ! , sont montrés estampes, portefolios, livres illustrés, travaux sur tissu,aquatintes, sérigraphies!

c’est récemment arrivée à New York qu’elle avait suivi des cours de gravure et évolué autour de l’Atelier 17. L’exposition se focalise sur sa seconde période de production, de la fin des années 80 à 2009. On peut particulièrement apprécier les gravures sur textile.( on connaît notre faible pour ce support),et ce que peut-être on connaît moins les livres d’artiste, comme the  Puritan , Homely girl, et ses portefolios tel topiary ( the art of improving nature).

Les thématiques variées évoquent, comme toujours chez elle, la biographie de l’artiste, et particulièrement la lutte de sa sœur Henriette contre la rigidité progressive de sa jambe, son corps se transforme en rameau, nouvelle Daphné.

catalogue du MoMA 70 euros, en vente aussi ailleurs à 65 euros.

14- une belle fin d’année

– D’abord pour les amateurs de gravures, il y a eu trois expositions en décembre:chez Jahidi avec Jérémie Salomon, chez Manifestampe avec les neufs lauréats du prix Regner-Lhotellier, et à la fondation Taylor avec sa large sélection d’oeuvres de Didier Hamey ,son bestiaire, ses plantes, son univers de fables,ses personnages fantastiques, son trait fin et délicat,souvent réhaussé à l’aquarelle, dans des tonalités douces.

 

-ensuite la plus belle exposition de l’année (jusqu’au 22 décembre)

PICASSO et MAYA

chez Gagosian, 7rue de Ponthieu.

Maya, fille de Picasso et Marie Thérèse Walter est née en 1935. Les portraits regroupés ici se concentrent particulièrement sur ses neuf premières années, et ils sont assez classiques( surtout les dessins du bébé).Cette liaison et cette paternité est furent pas légitimées,mais tenues secrètes, car Picasso, non encore séparé d’Olga, fréquentait passionnément Dora Maar.Mais Picasso désirait marquer formellement les étapes de la croissance de sa fille: il l’a dessinée quelques jours après sa naissance, ou bien allaitée par sa maman , ou endormie et suçant son pouce, portraire attendris et descriptifs .Photos et portraits jalonnent la période où toutes deux sont installées à Tremblay sur Mauldre, à 45 kilomètres de Paris, dans la Maison prêtée par Ambroise Vollard.

Le visage de Maya,assise par terre, condense plusieurs angles, chaque vêtue différemment, on voit affleurer son fort caractère, et son lien complexe à sa poupée.En 9 jours Picasso peignit 4 portraits de Maya , tenant un jouet’ un petit bateau, sa poupée, un petit cheval. Ces tableaux, comme d’habitude, sont truffés de références( mythologie, Velasquez, Vierge à l’enfant, Elisabeth Vigé-Lebrun, comme le démontre le commissaire d’exposition dans son catalogue.

De nombreuses photos montrent Picasso et sa fille à différents âges, entre autres, en 1955, lors du tournage du film le mystère Picasso.

Ces tableaux, dessins et sculptures proviennent de collations privées, rarement de musées, l’ensemble ainsi exposé est remarquable, c.est un véritable évènements car c’estla Première fois qu’une exposition met en lumière ce lien unique entre Picasso et sa fille Maya qui s’est peu à peu impliquée dans le processus créatif de son père,

Le curateur est la fille de Maya, Diana Widmaier Picasso.

-liens.  Vogue.fr 23 octobre 2017 .Le Monde 17 novembre 2017.

-l’exposition roadside lights d’Eiji Ohashi est prolongée do 10 janvier au 1 février

-vernissage en janvier à la fondation Taylor

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Excellente année à vous toutes et à vous tous, à terminer à la Grande Halle de la Villette avec les deux monumentales installations interactives de William Forsythe et du compositeur de musique électronique Ryoji Ikeda ( fin le 31 décembre)

Meilleurs voeux

ce qui me ferait plaisir c’est que vous m’indiquiez quel artiste ou quelle  photo de mes articles vous avez préférés.

13- gravures et photos

 

 

 

A – Galerie Schumm- Braunstein

9 rue de Montmorency

jusqu’au 28 janvier- 14h30-19 h

Anne Paulus

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– Nous pouvons voir les 9 exemplaires du livre d’artiste, du silence à Manshu-in , dialogue entre les encres originales  d’Anne Paulus avec les textes de Christian Doumet, magnifiques éditions GSB

-Anne Paulus déploie dans les estampes exposées ses thématiques et sa belle technique :la cartographie,l’incision, le pli,la cassure,la démarcation au trait rouge,l’ombre naturelle, le Carborundum.

Le verso de cartes anciennes entoilées permet à l’artiste de tracer un autre parcours personnel , la présentation permettant souvent de passer du parcours ancien au parcours contemporain.

Le feutre des langes des presses pour la gravure, oui , oui, celui-là même, langes neufs et anciens, ce beau feutre blanc charnel, épais, accueille , en tant que support, les thèmes de la série sur papier, des planètes flottantes bien au-dessus du tracé rouge d’un cartouche vide, lieu silencieux et poétique.

B-Galerie&Co 119

119 rue vieille du temple

Jusqu’au 13 janvier 12h-19

Eiji  Ohashi roadside lights

Pour sa première exposition en Europe le photographe japonais nous dévoile une partie de sa longue série sur les distributeurs automatiques de boissons au Japon, dont la lumière qui en émane a attiré son attention pour avoir guidé son chemin une nuit où il s’était égaré. Il en en fait des photos pendant neuf ans, en noir et blanc et en couleurs,en ville, dans le métro, dans des villages, à la campagne, au milieu de nulle part, recouverts de neige dans sa région( Hokkaido).

Passé l’étonnement et l’exotisme du sujet pour nous, et  Eiji Ohashi , présent, a eu  la gentillesse d’apporter plein d’éclaircissements ! place au regard, aux variantes, à son beau bleu pictural, aux rêveries suscitées (la egg store nous a fait partir dans une discussion à trois avec Jessica la galeriste, lui et moi, dans une digression sur le petit chaperon rouge et les courbes féminines du passage!!!)

Un beau catalogue pour repartir avec un souvenir si on ne peut s’offrir une photo originale, un très beau livre à feuilleter( couverture et tranche rouges ) édité par Coca Cola contenant de surprenantes photos des distributeurs , un accueil très chaleureux!

 

 

 

12- Photos: Lise Sarfati,Amélie Labourdette, Stephan Crasneanscki -dessins:Fred Deux, Amélie Labourdette -frottages: Stephan Crasneanscki

 

Il pleut , alors vite, vite, poussons les portes des galeries!

-A galerie Thierry Bigaignan

9 rue Charlot 12h  -19h ( sauf dimanche et lundi) Empire of Dust ,Amélie Labourdette, jusqu’au 23 décembre.

Gli ecomostri, ces grandes constructions inachevées, à l’abandon, car illégales ( recyclage de l’argent mafieux )  ou par manque d’argent, squelettes de béton, se rencontrent dans toute l’Italie du Sud ( Sicile, Basilicate, Calabre, Pouilles) .  Amélie Labourdette en présente ici 7 photos en grand format qui montrent bien combien ils sont impressionnants. Elle y adjoint deux très beaux dessins au graphite.

Pour le commissaire d’exposition elle  » livre les traces d’une archéologie du présent, avec ses restes, ses indices, ses histoires. »

Cette artiste plasticienne nantaise, née en 1974 ,nous livre également la rencontre d’un monde en ruine où la nature semble reprendre ses droits.

Liens : France Culture, les carnets de la création, les architectures inachevées d’Amélie Labourdette 8/11/2017

 

 

 

B  La Galerie particulière 

16 rue du Perche (11h-19h )

Oh Man, Lise Sarfati. Jusqu’au 13 janvier

Oh Man est une série de 17 photographies de grand format, réalisées à Los Angeles en 2012 et 2013 .Ici seules 7 nous sont dévoilées. Rien de pittoresque ou de touristique dans ces vues: chacune représente un homme, qui marche, seul, dans une rue vide, sous une lumière solaire intense, car Lise Sarfati a voulu inverser le regard, le soleil irradie l’image et renforce la marche qui pour elle représente la liberté. Cette fois-ci les femmes sont absentes de cette série, contrairement aux précédentes ( She, The new Life), car elle dit associer l’idée de la ville et de la marche à quelque chose de masculin, et a plutôt photographié les femmes dans un univers clos et restreint.

Il s’agit là aussi du rapport de l’humain au paysage.ces hommes auraient pu  être photographiés par des caméras de surveillance tellement leur présence ne semble pas souhaitée. En fait, à Los Angeles, le fait d’être à pied à quelque chose de suspect. Lise Sarfati continue dans cette série à s’interroger sur le vide, et sur la relation de l’homme au monde extérieur.

Malgré sa simplicité apparente cette série représente pour l’artiste  » deux ans de travail précis et acharné » .Techniquement elle a travaillé à la chambre, en optant pour un point de vue légèrement surélevé.

Lise Sarfati a vécu, vous vous souvenez, 10 ans en Russie, et y a fait une thèse sur la photographie russe des années 20, elle est partie y habiter en 1989 Mais la politique de Poutine l’a incitée à s’en aller et à partir pour Santa Monica, où Rose Galleria la représentait. Il est vrai qu’elle se dit contente de vivre en Californie  » où tout le monde se bat contre Trump » Cette artiste qui vit donc depuis 14 ans entre Paris et Los Angeles a fait l’objet d’expositions personnelles au Los Angeles Country Museum, au Lacma, à la MEP , à Foam, etc . Elle a reçu le prix Niepce en 1996 et la même année L’infinity Award de Centre International de la photographie à New-York .

lien : Dans son interview à Telerama du 25/11/2017 ( dans sortir à Paris) parlé de la sobriété de cette architecture d’entrepôts et de son désir de faire un travail sur la marche. » Cette série présente plusieurs niveaux de lecture, social, documentaire, esthétique, conceptuel.  »

Voici la fin de l’entretien :  » En photographie j’aime qu’il y ait un certain minimalisme qui facilite le passage de l’information.Lasimplicité de l’architecture  européenne n’écrase pas le personnage, le permet à merveille ».

lien: le site de.   lagalerieparticuliere.com , dossier et photos

 

 

 

C  Galerie Alain Margaron

5 rue du Perche

Fred Deux. Une vie sur la tableà dessin. Jusqu’au 9 décembre

ainsi que la rétrospective , la plus grande exposition qui lui ait été consacrée, au fil de 231 dessins, au Musée des Beaux Arts de Lyon. Jusqu’au 8 janvier .

Fred Deux, ce très grand dessinateur, le compagnon de l’artiste Cécile Reims, graveur, nous a quittés il y a deux ans, à l’âge de 91 ans.

On voit ici des travaux à la mine de plombent à l’aquarelle,à l’encre de Chine et à la peinture cellulosique, et à la peinture laque.

Son dessin est à la fois onirique et précis.

La galerie, très fidèles à ses artistes, l’a très souvent exposé, éditant à ses frais, des ouvrages de référence que vous pouvez aller consulter et acheter, même après .la fin de l’exposition.

liens: le monde.fr 14/09/2015 et 15/10/2017 articles de Philippe Dagen

Le livre Fred Deux l’alter ego publié par le Centre Pompidou lors de son exposition en 2004

 

 

 

D Galerie Odile Ouizman

10/12 rue des coutures saint Gervais 14h-19h

Stephan Crasneanscki jusqu’au 13 janvier

Ulysse syndrome

 

Mon coup de cœur! Une vraie découverte pour moi. Cet artiste est né en 1969 à Odessa et vit et travaille à New-York.

En 2009 l’artiste et le collectif Soundwalk qu’il a créé en 2000 sont partis sur les traces d’Ulysse pour une odyssée sonore et photographique , de Troie à Ithaque. ils ont enregistré toutes les fréquences hertziennes le long des côtes de la Méditerranée ( 500 heures! ) et ils les ont restituées lors d’une performance de 24 heures, en hommage aux 24 jours de leur Odyssée.

En 2017, l’artiste repart seul poursuivre ce voyage.

Trois types d’œuvre témoignent de ce cheminement:

-des photos argentiques, à la chambre noire, sous forme de dyptiques, une photo étroite jouxtant une autre large, Mais c’est le même paysage ( photo coupée? ).La Méditerranée est photographiée en contrejour, à l’aube et au crépuscule, calme et sereine , en couleurs claires.

– des frottages, magnifiques, à la pierre noire,sur papier de riz ,effectués directement sur des colonnes, des temples, des grottes.

-36 petites photos ( sur une série de 50), format 21×29,4 cm, en noir et blanc d’objets ayant accompagné ce voyage, anciens ou non, en extraordinaire impression risotto ( risographie).Le noir est somptueux.

liens: France Culture carnets nomades 03/02/2008 News York 2008 du côté de Tribeca.

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11- Exposition collective « Petits formats pour grands vœux »

Après avoir visité les deux très beaux Salons Pages et Soon , en novembre, nous  décidons de retourner à la galerie Anaphora, 13 rue Maître Albert, spécialisée dans la gravure contemporaine et qui  présente jusqu’au 20 décembre des gravures, collages, dessins, petits livres, estampes en petits formats, à prix très doux, à partir de 50 euros.

Elle est ouverte du mardi au samedi de 15h30 à 19h30 .

Cette galerie  a  un an et demi d’existence( ouverture en mai 2016  )et  présente des oeuvres de grande qualité . Selon sa coutume de fin d’année , 12 de ses graveurs permanents en invitent huit autres pour un accrochage de fête.

 

L’accueil est chaleureux et personnel, le galériste J.P Coroller, grand collectionneur passionné, n’hèsite pas à ouvrir les grands tiroirs de ses deux beaux meubles bas pour nous dévoiler des trésors, selon ce qu’il pressent de nos goûts. Il ne cherche pas à  » faire l’article » Mais à partager une complicité dans la contemplation .Il édite également des porte-folios : en ce moment trois porte-folios de 5 gravures chacun, de même format, présentés sous couverture rigide transparente.Les plus chers comportent une plaque de cuivre de l’une des gravures !

On peut aussi s’offrir pour 50 euros des petits livres , dont l’artiste, en Italie , a confectionné couverture, typo et une gravure autour d’une citation ou d’un vers de son choix.

Dans une autre vitrine, de très beaux livres d’artistes, en grand format, n’attendent que nous.

Soutenons la belle démarche de cette galerie, et laissons-lui notre adresse mail de façon à être alertés lors des nouvelles expositions et des rencontres avec les artistes, et quelquefois les démonstrations de leurs techniques.

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10- Simone phleulpin, textile art

Un monde de plis

10 nov-16 dec

Chapelle expiatoire, 29 rue Pasquier

 

Une expo dans cette chapelle ( désaffectée) ? , tellement chargée d’Histoire et de politique?

Allons ! Oublions les nostalgiques de la Royauté et essayons de ne voir que la belle architecture, la coupole, la lumière et l’expo recommandée par Roseline.

Les oeuvres de Simone Pheulpin , blanches, bien disposées en cercle, nous accueillent. Des concrétions? Des pierres fossilisées, des coquillages, des éléments organiques? Non, des pliages, nombreux, serrés,en dialogue.Elles suscitent d’abord  de l’étonnement pas loin de la sidération, des questionnements, puis la réalité se fait jour: il s’agit de calicot écru, grège, non décati, découpé en lais réguliers, puis plié, replié, tassé,agencé à l’aide d’épingles devenues invisibles ( sauf sur les radiogrammes exposés), le coton est ainsi durci, compact.Cette passion de l’artiste est née dans son enfance dans les Vosges dans les années quarante où de nombreuses industries textiles tournaient encore, Elle jouait avec le coton.

Son matériel? Ses doigts, de nombreux dés,les épingles (une dizaine de kilos par an !), les bandes de tissu en vrac ,des ciseaux pour couper tout ce qui dépasse et rebique, des gestes sont ainsi répétés à l’infini, comme ceux d’un artisan.Technique d’artisan , donc? Oui Mais résultats d’artiste.

le Textile Art a acquis ses lettres de noblesse avec Anne Albert, Rozsika Parker, le groupe Textruction, Sheila Hicks, et les Biennales sortant ainsi du côté Pénélope et sphère strictement féminine.

Simone Pheulpin a ainsi conçu Décade , cette énorme installation de dix panneaux colonnes de plus de 2 mètres de haut ( chacune d’elle composée de larges bandes de tissu enroulées et posées les unes sur les autres) où s’accrochent , à la même hauteur, des éléments-spirales-essaims-ventres, elle a donc conçu cette œuvre pour la Biennale de Lausanne en 1987 qui lui a ouvert la reconnaissance du monde de l’art contemporain. Elle a exposé en Pologne, aux États Unis, en Grande Bretagne,en Hongrie et à la Biennale de Kyoto.

En France, elle a eu une belle exposition en 2007 au Musée des tissus et des arts décoratifs de Lyon.

Ses sculptures nous relient à notre planète, à

l’histoire de la terre, au cosmos, on devine des monolithes, des couches géologiques, des coupes de troncs sans que rien ne soit figuratif.

La visite de la nef terminée, nous descendons dans la crypte et dans la sacristie, un tout petit parcours, où l’on se retrouve au niveau du jardin, après avoir regardé attentivement 36 sculptures.

Puis-je avouer mon plaisir d’en dénicher une, sur une étagère? … n o i r e ! ( éclipse)

9- Malick Sibibé, Mali Twist

Photos

Fondation Cartier 26 boulevard Raspail

La photo africaine est à l’honneur à Paris, nous avons eu le plaisir de voir la belle rétrospective Seydou Keïta au Grand Palais l’an dernier  et tout récemment la collection Pigozzi à la fondation Vuitton.En ce moment la fondation Cartier rend hommage au grand photographe Malick Sidibé, décédé en 2016, et qui a reçu un lion d’or pour l’ensemble de sa carrière à la Biennale de Venise en 2007.

Photographe à Bamako, en studio, réparateur d’appareils photo, modeste, puis photographe des nuits dansantes dans les nombreux clubs de la ville aux noms rigolos, ( allez chercher la liste!!! ) il nous offre ainsi deux types de photos en noir et blanc : les photos prises dans son studio, posées, en pied, dans un tout petit espace, avec choix du rideau de fond, du sol, et des accessoires ( moto, radio, chapeaux) , à plusieurs, et celles , en action, de la jeunesse qui faisait la fête à Bamako,en dansant ( le twist, mais pas que ) sur la musique des vinyles ( certains posent avec leur disque chouchou ). Le photographe, plutôt d’un naturel réservé ne danse pas, mais tourne autour des danseurs , se plaçant dans toutes sortes de positions pour réussir ses photos, qu’il revend aux participants me Il part en vélo puis en mobylette faire le tour de 4 ou 5 clubs par nuit, ne rentrant qu’au petit matin, et la fête ne bat son plein que lorsque les gens clament  » le photographe est  là! « . Les portraits en studio sont mis en scène pour un souvenir ( cf les 3 bergers gauches ), ou une parade de dandy. Les danseurs eux, sont dans le feu de l’action , élégants et déchainés. La super bande son  de l’expo (70 chansons ) accompagné fort bien les photos !

Des photos prises en plein air  composent une troisième série, celles au bord du fleuve Niger, les jeunes y venaient en pique-nique avec leur électrophone, se baignant, dansant, faisant semblant de se bagarrer .

La plus belle partie , à la fin de l’exposition, est composée de tirages d’époque, en petits formats, dans la pénombre, où seuls les visages sont éclairés.C’est magnifique!

oui , oui, je vous rassure, vous la verrez la photo iconique de 1963, dû drève de la sœur qui dansent pour Noël au Happy boys club.

Le Moma avait fait une expo où figuraient  3 photos maliennes anonymes. André Magnin est alors parti à Bamako, à la rencontre éventuelle de leur auteur.Sa recherche le mena chez un petit réparateur, qui dit , ah oui, c’est celles de Seydou, du coup Magnin s’intéressa également à ses photos, et leur rayonnement devint international. Merci Monsieur Magnin, grand découvreur de talents, souvent dans des conditions extrêmes , c’était lui le curateur de l’expo sur le Congo à la fondation Cartier en 2015 .IMG_3691