70 – mars et avril 2022

photos , techniques mixtes, gravures,installations

Et oui , tout le matériel , il y a un mois , était prêt pour le nouveau numéro de mars , photos, extraits de presse , descriptions des démarches , et bien , voilà , la guerre , un rhume, des tensions familiales , plus d’envies, divers soucis, bref un blocage .

Comment on repart ? En passant un beau samedi dans les galeries !

1 la galerie Miranda , 21 rue du château d’eau, qui n’existe que depuis 4 ans , avec une programmation de photographes exigeante, et une galériste très documentée et accueillante , une librairie d’ouvrages de photographes très pointue , oui , bien sûr , c’est là où on a envie d’aller !

On avait vu ces photos dans un journal spécialisé , et on n’arrivait pas à y croire , allons-y pour comprendre !

Pop, très contemporain, flou , bizarrement cadré , très coloré, ce style ! Harry Gruyaert ? oh ! lui qui choisit cadrages , distances et couleurs avec grand soin !!! et bien si !
Tv Shots , jusqu’au 30 avril

Dans les années 70 Harry Gruyaert vit à Londres ,il dérègle un poste de télévision ,bouge son antenne , parasite les images , obtient des couleurs fascinantes . A l’époque , pas de captures d’écran ! juste la caméra à la main , il gardera soit des images entières , soit des détails , cela donne un travail politique , abstrait , et expérimental , qui sera , bien évidemment controversé non seulement pour son non respect des conventions, mais pour son contenu , son assaut contre la culture de la télévision!

En fait , il avait découvert avec beaucoup d’admiration en 68 à New York le pop art , Rauschenberg, Nam June Park et cela explique ce changement de style et cet attrait pour ces couleurs .

En 1974, il expose à Paris chez Delpire , les photos imprimées sur des rouleaux de 50 cm de largeur , présentés verticalement les uns à coté des autres .

Dans la galerie Miranda ,on voit de petits formats inédits de la série , et deux tirages plus grands et récents .

Et bien ,ce n’est pas tout , une autre série historique en noir et blanc est exposée, il s’agit de Dirty windows, de 1993, de la photographe américaine Merry Alpern .


Cette fenêtre du quartier de Wall Street est l’unique sujet de la série , alors en quoi serait – elle dirty , crade ?
A votre avis ?

La galériste a choisi de montrer , jusqu’au 20 avril, au public les photos les moins impudiques , pour ne pas attirer les voyeurs , mais elle a toute la série en vente . Là aussi il y eu controverse , non pas esthétique, mais morale !!! En effet , il fut reproché, à l’époque, à la photographe d’avoir choisi un tel sujet , et l’opprobre n’est pas retombée sur les traders aux mœurs faciles ! alors que la série est pertinente dans sa dénonciation de l’exploitation sexuelle des femmes, du pouvoir, de la finance.


2 Filons rue des Archives à la fondation Cartier Bresson , même si ce n’est pas une galerie, le prix de l’entrée reste modeste , et on va toujours voir de la photographie , mais contemporaine , celle de Mathieu Pernot, la ruine de sa demeure ,prix HCB 2019 , présentée jusqu’au 19 juin .

Sur les traces de l’album photographique de voyage de son grand-père, réalisé en 1926, Mathieu Pernot va à Beyrouth où sa famille a vécu , et y découvre l’appartement familial .Lors d’un deuxième séjour, après l’explosion du port survenue le 4 Aout 2020, l’immeuble devenu inaccessible menace de s’effondrer , histoire familiale et Histoire sont ainsi liées .

Il va du Liban a l’Irak , voit les ruines des sites archéologiques mais aussi les destructions dûes aux guerres de villes comme Homs, Alep, Mossoul, il accomplit son voyage dans les ruines de l’Histoire .

Cette expo est très belle , mais également profondément triste .

3 Changeons- nous les idées , avec les oeuvres de Julie Mehretu à la galerie Marian Goodman , 79 rue du Temple , visible jusqu’au 14 mai .

Oh ! mais quelle est donc la technique ?

la dernière salle comporte un texte et une installation poétiques de Robin Coste Lewis .

4- la galerie Mitterand se trouve au même endroit , entrons ! Jusqu’au 25 mai , c’est Chikokoko ( des petits plaisirs qui comptent) de Wallen Mapondera , qui nous accueille dans les deux salles situées dans deux cours différentes .
L’artiste joue avec du tissu, du papier journal ,une lime pour détacher en partie ce papier, et créer du simple et de l’extraordinaire .

Nous aurons le plaisir de retrouver des oeuvres de Wallen Mapondera au pavillon du Zimbabwe à la Biennale de Venise ( chiesa santa Maria della Pietà) dès la semaine prochaine ! Elle ouvre le 23 avril , n’est-ce pas ?

5- Templon, rue Beaubourg,n’est pas loin.

L’artiste indien investit tout le mur de la grande salle, avec cette grande installation qui tisse des liens entre réalité et cosmos , composée de 365 dessins, chacun accompagné de chiffres ,le décompte des décès et des naissances de la journée estimés à une heure donnée , à l’aide d’un algorithme .Ces dessins minutieux au graphite, à l’aquarelle , avec des taches de plâtre ,ont été effectués en 2021, chaque jour . Etrange cartographie du temps minutieuse et abstraite .

.

A l’entrée

deux panneaux , composés d’images empruntées au disque d’or des missions Voyager de la Nasa en 1977 , conçues comme un résumé des actions de la vie humaine , destinées à une intelligence extra- terrestre.

Et au centre de la salle 4 oeuvres sous vitrines verticales répondent à des images tirees de the family of man , de Steichen , présentée au Moma en 1955.Un jeu d’optique les montre apparaissant et disparaissant selon notre position par rapport à elles.

et

une autre oeuvre ,sur tablette horizontale,est une visualisation tridimensionnelle des débris d’une explosion stellaire survenue à 11000 années- lumière de la terre .Sa lumiere n’a atteint la terre qu’à la fin du XVII ème siècle.Ceci a été produit à partir de fichiers de la Nasa modélisés depuis les données du téléscope Spitzer .

L’art est invention, création, rêverie , techniques maîtrisées , témoignage revisité, réflexion, comme nous l’avons vu cette après – midi du 16 avril .

6- il y a quelques jours ,nous nous sommes rendus au nouveau centre culturel coréen , gratuit, 20 rue la Boétie , admirer des estampes contemporaines de graveurs coréens et français .


c’est absolument magnifique , très contemporain, vivifiant , raffiné et créatif

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