Ce beau chiffre rond , comme si tout allait bien , un beau petit couple, ce 5 et ce zéro , oui . Ce confinement a été plus dur à vivre que le premier, sans grande clarté au bout, avec de la mélancolie , voire plus . Bon, on se reprend, le 28 novembre beaucoup de nos chères galeries ont commencé à rouvrir , certaines également le dimanche, d’autres le mardi. Comme beaucoup de structures culturelles, elles ne nous ont pas oubliés pendant cette période, entretiens, videos, photos nous ont été envoyés . Les musées, la comédie française, le théâtre de la ville, l’opéra comique, la Philharmonie nous ont aidés à vivre, en nous présentant des spectacles sans publics créés à notre intention. Arte ( replay ) nous a permis de voir un documentaire passionnant , artistique, historique, sociologique, geo- politique: le chapeau de Vermeer . Zoom et Skype , Instagram sont nos amis ! Hum…Plein d’artistes nous ont généreusement offert leurs compétences, comme vous j’ai donné et reçu plein de cours gratuits.
Tout m’a fait revivre le 13 novembre 2015 , bon ça a touché mon quartier, mais dans ma peine j’ai beaucoup apprécié
une belle expo , de textes et photos, gratuite, en plein air , qui explore de façon sensible et poétique ce grave sujet .
Elle est accrochée sur les grilles du square en face du Bataclan.
Chaque photographe place à gauche une photo faite ce jour là, puis un texte où il raconte où il était quand il a appris les événements, un autre pour commenter la photo placée à droite, prise depuis, et il explique le lien qu’il crée entre les deux .
Il faut prendre le temps de tout lire et de tout regarder, c’est très beau, et varié . Comme vous aurez moins l’œil sur la montre au moment de vos déplacements, ça ira , non ?






Ici vous n’avez pas trop la possibilité de lire les textes, c’est juste un avant- goût



Avant ce reconfinement, des lieux exceptionnels ont été ouverts pour les happy few inscrits longtemps à l’avance, lors des journées de l’architecture le 17 octobre , comme la Villa Lurçat, ou bien le nouveau pavillon Bourguiba de la cité internationale. Cette période a peut- être redéfini l’intime et la générosité
.







Ainsi mon esprit repart vers cette fin d’octobre, où l’on courait avec une certaine frénésie à Orsay , absorber les ondes de Spilliaert et D’Aubrey Beardsley, à Cernuschi, en voyage sur la route du Kisokaidō, ,et oui on allait où on voulait ! On commençait à vivre son présent avec nostalgie .on a adoré l’exposition Alain Fleisher au 104, et pour une fois entièrement apprécié le salon Asia Now.
Dans cette période d’avant le deuxième confinement , j’ai , bien sûr ,visité des galeries , mais tout s’est bloqué en moi et je n’avais même pas envie d’en parler!
Pourtant il y a eu chez Kammel Mennour , 47 rue saint Andre des arts , ces fleurs inattendues de Mohamed BOUROUISSA




Brutal family roots
Les graines des plantes migrent, comme les humains et s’acclimatent en de nouveaux lieux , loin des leurs .L’artiste , toujours intéressé par ce thème, est allé à Blida où Franz Fanon a créé des jardins pour aider les patients de l’hôpital psychiatrique à se perdre en mains. Pour la Biennale de Liverpool,en 2018, qui lui a commandé l’œuvre resilience gardens, il a incorporé des plantes algériennes ayant des propriétés de guérison. Avec brutal family roots , présenté en 2020 à la biennale de Sydney, il a continué son exploration de la thérapie par les plantes, et particulièrement celle des acacias locaux, dont le Garal , considéré l’arbre de l’esprit de l’homme , connu chez nous comme mimosa et qui a beaucoup voyagé .La musique accompagnant l’exposition , travaillée par différents musiciens transformé en sons l’énergie du Garal .Ici, des aquarelles complètent un herbier trouvé à la bibliothèque d’Alger .
Quel étonnement, n’est – ce pas ? On est loin des mises en scène des photos de banlieues et de la superbe retrospective d’Arles , en 2019, si loin déjà .
Ne boudons pas notre plaisir , à la galerie Claude Bernard , on a beaucoup aimé les dessins de Sam Szafran, récemment décédé .


Astrid de la Forest , chez documents 15, rue de l’échaudé , nous a pleinement convaincu

Nous aimons toujours l’ambiance obscure et mystérieuse de Da -end , qui s’accorde bien aux œuvres de Markus Åkesson


Et nous finissons la boucle dans ces galeries du 6 eme , avec la galerie Kamel Mennour , 3 rue du Pont de Lodi. Fiac in the galleries ( et oui, on s’en souviendra) l’expo collective








Anise Kapoor nous a littéralement renversées ! Il fallait bien ça pour nous remettre enfin la tête à l’endroit .
A très bientôt, pour parler des expos qui ont lieu en ce moment , qui sont très belles et nous démontrent que , ponctuellement ceci n’est pas vrai !
