Perrotin, Karsten Greve, Taddeus Ropac
photos, film,céramiques, peintures, sculptures, œuvres sur papier .
-Quoi ? On ne va pas nous parler de la gravure à Saint Sulpice ?
-Et non , vous m’en voyez désolée, je n’ai pas pu m’y rendre
-C’est quoi cette politique de ne parler que des très grandes galeries internationales ?
– On se calme , deux motifs : les très grands artistes présentés ( gratuitement , je le redis , contrairement aux expos temporaires des musées ) et la date de clôture de ces expos , toute proche, ce qui explique pourquoi je vous accable d’un deuxième blog de rentrée .
allez, on y va !
Galerie Perrotin, impasse saint Claude à droite pour commencer, vous traversez ensuite l’impasse pour monter dans les locaux de la rue de Turenne attention jusqu’au 10 octobre !
JR , TEHACHAPI
Encore ! Mais on le connaît bien, ce quadra au petit chapeau et lunettes noires qui fait d’immenses collages en Noir et Blanc, partout dans le monde dans l’espace public ! Palestine, favela, la pyramide du Louvre, les soignants sur l’opéra Bastille , on connaît !
Et bien, c’est ici déc la sidération que l’on éprouve .
-hum , d’abord , c’est quoi TEHACHAPI ?
Une prison de sécurité maximale en Californie, au nord de Los Angeles, pour des condamnés à plus de dix ans, voire à la perpétuité même pour des crimes commis quand ils étaient mineurs .
-Et? – JR s’y est rendu en novembre 2019, discuter de son projet avec les prisonniers, demander des volontaires, les faire parler librement en les enregistrant , les photographier séparément , ainsi que des gardiens volontaires , et faire travailler tout le monde avec son équipe , pour coller 338 bandes de papier au sol , dehors, et ensuite photographier cette œuvre à l’aide d’un drone, puis l’installation éphémère disparaîtra en quelques jours sous les pas des prisonniers .
De nombreuses photos et un film ont été faits , visibles dans l’expo.
si vous consultez l’Instagram de la galerie, vous voyez les phases.





Et le film est saisissant avec tous ces témoignages.
Cinq mois plus tard , en février 2020 , JR et son équipe reviennent , l’idée c’est de recouvrir le mur de la prison d’une image des montagnes derrière que les prisonniers ne peuvent pas apercevoir .




On a observé depuis une chute de la violence , depuis cette participation collective et volontaire, et certains prisonniers ont même été transférés dans des prisons de moindre sécurité. Le regard méprisant des gardiens a changé.
3 salles sont consacrées à l’artiste japonais IZUMI KATO,qui nous présente ses créatures humanoïdes, colorées, souvent en plusieurs parties, au pastel, à l’acrylique,à l’huile , en bois, textile, pierre , sortes de cadavres exquis.







On traverse la rue de Turenne, et nous voilà rue Debelleyme, dans la première Galerie Karsten Greve . De Lucio Fontana , on connaissait particulièrement il concetto spaziale exprimé dans ses toiles . Ici il s’agit de céramiques Ceramics.
Je n’ai choisi ici que les plus dépouillées .




Pour comprendre mieux , je vous laisse lire un extrait du dossier de presse :

On continue , pour entrer dans la belle cour du Marais suivante,et dans la grande galerie de Karsten Greve , voir avec ravissement les œuvres de Louis Soutter, exposées jusqu’au 12 octobre .
Un présage
Il s’agit de dessins et peintures des dernières années de la vie , (de 1937 à 1942) , de cet artiste suisse, violoniste et peintre, placé en 1923, à l’âge de 52 ans , pour des revers de fortune , dans un foyer pour indigents, c’est là qu’il commence ses peintures aux doigts en 1937 .
Cette œuvre, complexe et poétique, cultivée et spontanée, qui traduit bien les angoisses de cette période historique , n’est en rien de l’art brut.( lire à ce propos l’article de Philippe Dagen paru dans Le Monde du 27 juin 2012 , voir un extrait plus bas )









il a été soutenu par Jean Giono et les frères Vallotton , et bien sûr par son cousin Le Corbusier, et a été sauvé de l’oubli grâce à Dubuffet .
Quelques entrées plus loin, au 7 de la rue Debelleyme, la galerie Taddeus Ropac, et ses quatre étages.
Les sculptures de Tony Cragg nous y attendent jusqu’au 17 octobre. Il s’agit d’Inhabitants ,créées de 2018 à 2020, en bois,bronze ou acier.
Ce sont des formes composées de strates, biomorphiques, évoquant Boccioni et ses recherches sur la vitesse et la décomposition du mouvement , et Brancusi par leur verticalité .

Les salles plus intimes du haut exposent des œuvres en noir et blanc, sur papier du scénographe, metteur en scène Robert Wilson.
Der Messias .
Ces dessins ont été créés pendant les répétitions du Messie de Handel, sans en être l’illustration .



On est heureux et fatigués, par bonheur à côté il y a le luxueux et raffiné salon de thé japonais , mais comme je ne fais pas de placement de marques j’en tairai le nom , bonne promenade !