Acrylique, photo, dessin, photo mise en scène, peinture à la cire, gravure
Bonne année,
Comme ça? Révoltée ! Avec un dessin humoristique
WOu bien polyglotte et plus traditionnelle, avec une photo
Par ces temps de fatigue et de blues où nous ne fréquentons plus les galeries, nous allons courageusement 7 rue Notre Dame de Nazareth, chez le très chaleureux et accueillant Pierre–Yves Caër, spécialiste de l’art contemporain japonais. On aime le titre de son exposition don’t look at me ! Première injonction de l’année et qui plus est paradoxale pour une expo! Elle se termine là, elle semble charmante et anodine avec ses petits personnages, mais ils représentent de jeunes japonais déprimés , qui ont l’air si kawaï!
Ne soyez pas rebutés , sujet et techniques sont intéressants, ainsi que tous les détails gentiment expliqués par le galeriste.
Les petites sculptures de Ryoichi Yamazaki sont très soignées , en plâtre recouvert d’une magnifique peinture brillante et délicate qui les fait ressembler à de la porcelaine ou de la peinture émaillée. Sous les délicieuses couvertures qui les protègent de la vie extérieure, on peut découvrir les plis et les motifs de leurs pyjamas.Seuls , ces personnages ressemblent à de précieux bibelots, mais entourés d’éléments de leur univers, on comprend leur triste mode de vie, bière, junk fond, mangas.
L’artiste a confectionné les petits pots, les minuscules baguettes, les délicieux petits livres, tout cela avec une grande minutie.
Maiko Kobayashi, elle, dessine ses petits personnages, sur papier, journal, papier washi ,seuls, dans de très nombreuses séries , chacune très caractéristique.
l’une insère son personnage dans un environnement, en noir et blanc, constitué de différentes empreintes
Vous ne rêvez pas! Vous voyez bien des points de croix au fil rouge : des baisers à l’anglaise xxx, ou un hommage aux bouts de tissus cousus ensemble par les épouses des soldats pendant la seconde guerre mondiale, et qu’ils portaient comme porte-bonheur sous leur uniforme.
Un passionné lui avait écrit en anglais sur Twitter qu’elle peignait avec son 🩸 elle a été si impressionnée qu’elle a écrit ce texte sur les personnages de cette série, message, puis l’a recouvert de peinture avec une belle recherche de palette. Si l’on est attentif on peut voir des traces du texte, magnifique palimpseste.
Dans les salles restantes, sont présentées des œuvres montrées lors d’expositions précédentes :
les belles céramiques d’Andoche Praudel , et les incroyables tableaux en noir et blanc d’Akihito Takuma. Il part de paysages réels mais transformés , un peu floutés quelque fois jusqu’à l’abstraction, traversés verticalement , quand la peinture n’est pas encore sèche , de traits blancs faits par un peigne-pinceau plus large que l’œuvre.
Là aussi, le tableau originel est recouvert , ici de lumière.
la dernière salle est consacrée à Olivier Aubry, qui se fait raconter en 20 secondes un paysage japonais trouvé sur Google earth, et aussitôt rapidement le dessine.
Ensuite il construit ses tableaux avec plusieurs couches de couleurs différentes. A la fin il incise de façon à retrouver la première couleur, et dessine au pinceau des éléments tirés des dessins simplifiés déjà évoqués.
On voit donc des traits communs, en dehors du Japon, entre ces artistes, le recouvrement, particulièrement, qui permet de retrouver des traces enfouies.
Merci Pierre-Yves Caër pour tout ce temps passé à nous faire comprendre les démarches et les techniques des 5 artistes présentés.
Prochain vernissage le 30 janvier à partir de 18 h , œuvres de deux artistes utilisant l’or dans leur pratique.
Requinqués on peut filer vers un autre lieu de réconfort au 119 rue vieille du temple, à la galerie &Co119, haut lieu de la photo japonaise contemporaine. Là ce sont les photos de Léo Berne qui nous accueillent, expo en deux volets, jusqu’au 15 from dawn to dusk et a partir du 24 from dusk to dawn. La galerie sera fermée du 15 au 23 janvier.
Pour cette première partie, l’accrochage est très original et en accord avec l’esprit des photos, encadrées ou placées directement sur le mur, tous formats , brillantes, mates , et certaines encadrées osent dissimuler une partie de celles qui ne le sont pas, joyeux désordre apparent.
Et si vous aimez les People , finissez votre parcours rue Saint Claude à la galerie du cinéma, où vous verrez la deuxième expo Féroce de Romain Duris, qui cette fois manie le crayon graphite avec plus de sobriété que la couleur dans Pulp. Il représente des corps, des portraits, on voit qu’il s’amuse, le trait est fort, la petite vidéo sympa.
Envie d’une grande galerie, dans la foulée ? Toujours dans le 3 ème, la galerie Templon , photo mise en scène rue Beaubourg, peinture à la cire rue du Grenier saint Lazare.
James Casebere , donc, on the water’s edge
Le communiqué de presse précise que l’artiste crée des structures, sanctuaires de paix, aux inspirations architecturales multiples, dans un travail complexe de mise en lumière, de mise en couleurs et de mise en images. Son regard est à la fois critique et optimiste face à la montée des eaux.
et Philippe Cognée, carne dei fiori
Sa merveilleuse technique à la cire repassée est encore une fois éblouissante
Je ne peux résister à montrer quelques détails
J’aurais désiré terminer cette chronique par deux expos de gravure, mais n’ayant pu m’y rendre en cette période de transports publics problématiques, je ne peux qu’éventuellement reporter à plus tard et vous encourager, si vous le pouvez , à aller les voir.
Fondation Taylor
toujours cette belle pratique de deux artistes travaillant en miroir, ici la gravure répond à un dessin.
et galerie de l’échiquier
Bon début d’année , je vous souhaite plein de découvertes .