101- mai 2025

Quand on décide de pousser d’autres portes que celles des galeries traditionnelles , de lieux que l’on connaît moins bien ,malgré la gratuité et la qualité des oeuvres :

1 la galerie des ateliers de Paris, 30 rue du Faubourg Saint Antoine, présente jusqu’au 28 mai, fils et filiations , oeuvres de16 créateurs textiles , entre mémoire et transmission .Broderies ,matières minérales, végétales et animales ,collectes de rubans et de sangles, tapisseries, fils, tissage de verre ,cheveux …

2 Villa Datris , fondation de l’entreprise des cartons Raja, qui existe à l’Isle-sur-la-Sorgue depuis 2011 , et y expose ses collections de sculptures contemporaines , a ouvert un autre lieu à Paris, en 2018 , rue Montecristo , près de la place de la Réunion , dans le XXème . Ce lieu est lui aussi gratuit , monte 2 à 3 expositions par an ,liées à des thématiques , et présente en ce moment

Là aussi c’est un régal de matières ! Céramique, grès, fibres de nylon,bois,bronze,acier,alu,inox poli,résine, tissus,jesmonite,polyester …

Le lieu composé de petites salles et deux jolies cours au rez de chaussée et de trois salles à l’étage est extrêmement agréable .

Si on veut voir des oeuvres d’artistes très reconnus ,pas de problème!
Hans Op de Beeck, Hélène, de 2023

Kiki Smith

Sa vierge noire , black Madona , de 1992, en bronze , est parcourue de bouts de doigts .

Daniel Firman

Prune Nourry , et son arborescence , de 2024

On peut également se laisser séduire par des sculptures de Kim Simonsson ( ses Moss People )

et des autres artistes,Wang Kepin, Javier Perez,Gardone .

Bon , nous voilà prêts à retourner dans le Marais .

3 – expo non traditionnelle à la galerie Angalia, 10-12 rue des coutures Saint Gervais , spécialiste des artistes congolais .

Personnages noirs , aux visages sculptés par la lumière , sur fond très travaillé , faits en utilisant de la javel .

4 Etonnement aussi à la galerie Sit down

on voit des photos de styles différents , un objet , des photos de famille , une coupure de presse , rien d’homogène . En devinant et en faisant des recherches , on comprend le drame qui s’est joué dans cette chambre du Sofitel d’Avignon .

voilà donc ce drame terrible , autour duquel s’organise l’exposition , avec des éléments sans lien . Quelques photos partent vers la recherche et l’abstraction .

D’autres reviennent au sujet , avec distance

5 Autre étonnement à la galerie Cazeau , 8 rue Saint Anastase , l’extrême qualité et l’érudition !

Nous avions énormément apprécié son exposition érudite Pablo Picasso master prints et c’est avec plaisir que nous entrons dans cet antre pour grands collectionneurs , Picasso,Chaissac, Modigliani, Jaquet, Klein, Arroyo , Blais ,van Dongen , nous voilà humbles devant cette excellente compagnie . Monsieur Cazeau , assis dans son fauteuil , donne , mine de rien ,des explications sur les peintres , les courants , des détails, des thématiques . On est trop poli pour s’attarder , mais l’envie de rester là et pour longtemps est bien présente !!!

6 on va faire baisser la tension au Centre culturel Suédois , qui fut à l’époque où nous habitions rue Saint Anastase ce que nous appelions en plaisantant une de nos résidences secondaires ( l’autre étant Beaubourg) , en raison de son jardin un peu caché et de son merveilleux café dans la cour , où l’on déguste bio et suédois . Merveilleux souvenirs de la Sainte Lucie , bref …

ici

On change encore d’univers , quel bonheur !

7- Allons maintenant à la galerie Templon , voir cyclops d’Yván Navarro , rue du grenier saint Lazare, exposés jusqu’au 19 juillet , odyssée lumineuse , avec 14 sculptures électriques et un corpus d’oeuvres tournées vers le cosmos , ainsi que des sculptures typographiques .On voit aussi maquettes , dessins et prototypes de son intervention à la station Villejuif-Gustave Roussy du Grand Paris Express en collaboration avec Dominique Perrault.

et à la galerie Templon , rue Beaubourg , voir de nouvelles oeuvres de Jeanne Vicerial , nymphose , exposées jusqu’au 17 juillet .

Elle travaille toujours avec du fil noir, crocheté ou lissé , sur le thème de la mue et de la métamorphose de ces nymphes .L’une d’elles est enceinte .

En 24 l’artiste a dialogué avec les oeuvres d’outre noir au musée Soulages à Rodez, et crée des costumes pour théâtres et opéra .

Ici le mur de gauche est empli de petits « sex-votos », fils insérés d’objets d’offrandes en bronze et en or .

8- En descendant la rue Beaubourg , nous retrouvons la galerie 24 , espace de location pour expos temporaires de galeries éphémères .

Oh , des photos ! La galerie ouvrira demain mais le curateur , Mario Bernel , très sympa , a fini l’accrochage , a ouvert les portes , et répond aimablement aux questions et on finit par échanger sur plein de sujets .

Il n’a choisi que deux salles de ce vaste lieu, l’une avec des photos en noir et blanc de J.P.Roussel , et l’autre avec quelques oeuvres bien choisies et dépouillées , tableaux et sculptures , espacées , bien mises en valeur .

Tout est très raffiné et demande une approche attentive .

présentation de l’expo sur l’instagramme de Mario Bermel .

9-Pas très loin la galerie Marian Goodman ,79 rue du temple , nous accueille avec Bounty , de Steve mac Queen , jusqu’au 27 juillet .

Il s’agit d’une série de 47 photos, en couleurs , des fleurs très colorées de l île de la Grenade , d’où sont originaires ses parents .

oui et alors

alors, vu cette personnalité , ce ne peut être que ça . Cette nature luxuriante a été le témoin de la disparition des peuples autochtones, et de la colonisation avec déportations et esclavage.

Bounty ,ce mot , évoque à la fois l’abondance de la nature , et la récompense pour capturer et tuer des esclaves .

10-au 9 -rue de Montmorency, la galerie Schumm–Braunstein est toujours aussi accueillante .Elle a choisi de nous montrer des carnets d’artistes .

Ces carnets sont les trésors des artistes , leurs recherches permanentes , réserves d’idées ,de dessins , d’oeuvres à venir . Bien sûr il ne sont pas à vendre , c’est un cadeau de nous permettre d’en prendre connaissance et de voir l’usage fait par chacun des artistes . Des oeuvres sont en vente , en lien avec ces carnets , certains carnets ont été dupliqués pour qu’on puisse garder une trace de ces recherches et de l’esprit , différent pour chacun , qui les anime .

On découvre aussi un leporello vertical de Maria Chillon , de trois mètres de haut .

La galeriste évoque l’univers et les prises de notes de chacun des artistes et va chercher d’autres trésors à partager ensemble par la discussion et nos regards convergents . C’est magique !

11 Je passe vite aux Filles du Calvaire , rue Chapon , pas du tout convaincue par le travail d’artisanat d’art de KatemccGwire sur les plumes . Je ne vois pas de l’art ici , mais tellement de gens adorent !

12-Je passe aussi vite fait chez Papillon , pour Raphaëlle Peria , dont le travail présenté a la Biennale de Lyon cet automne m’avait beaucoup frappée, grands formats en noir et blanc ou chaque feuille d’arbre se détachait du papier vers nous . Là il y en a moins , beaucoup d’oeuvres sont des séries colorées , le charme est perdu .

si j’étais un arbre , je serais toi .jusqu’au 17 juillet

13 je termine toujours rue Chapon , à la galerie Anthony Roth , au numéro 11 .

Jusqu’au14 juin , on peut admirer chute libre d’Inna Sandler .

Ce travail en noir et blanc est empreint de symboles et de poésie. La chute libre n’est pas physique , mais celle de nos états d’âme à certains moments .

Pas de site , pas de dossier de presse , pas de prise de photo ! Super ! J’en parle car j’ai beaucoup aimé , et c’est la première fois que je n’ai ni mots , ni photos. !!! Recherche sur l’insta de l’artiste !

simonebernaert@gmail.com

14- Je vous rappelle l’existence des centres d’art , tous spécialistes de l’art contemporains , gratuits et offrant les services de médiateurs , comme les visites certains samedis de 3 centres , par Taxi-tram, l’on est conduits en bus et reçus par commissaires d’exposition et artistes . On a récemment visité la crypte d’Orsay , pour Luciforme , expo qui nous a été commentée par l’artiste .

on a traversé la terre, l’eau, la foret , toujours à la recherche des fées .

Ensuite on a visité au Frac île France et au plateau l’exposition en deux volets , tres bien expliquée sur art contemporain et art médiéval :Berserk et Pyrrhia .