On commence par des lieux où on ne va pas trop d’habitude . Bye bye , routine !
1-L’ Institut culturel italien , rue de Varenne . Si vous ne connaissez pas l’hôtel de Gallifet , ce sera un plaisir pour vous de le découvrir , ainsi que ses nombreuses propositions gratuites : conférences , pièces , concerts , films , tables rondes et bien sûr expositions .

Si on vous demande de sonner au portail , pas de souci , ne fuyez pas , l’entrée est libre , juste surveillée , puisqu’on est en territoire étranger .
on va voir

Vous avez repéré quelques grands noms , le thème vous intéresse , vous aimez quand il y a photos, sculptures , installations , hop , on fonce !


très belles oeuvres de Marilu Eustachio .
oh ! Au sol ! Le sommeil d’Oedipe , en fibre de verre , de Mimmo Paladino

2 sculptures d’Arnaldo Pomodori. Les portes d’Oedipe


Beaucoup de photogrammes d’Edipo Re de Pasolini ,




et , plus , et encore …



ceci est dans une autre salle , n’hésitez pas , avancez ! Il y en a deux autres !
2 -une promenade Taxi-Tram , ah ! Oui ! C’est quoi , déjà?
ok, ok

taxi tram fédère 34 centres d’art du Grand Paris et de Paris . On paye 10 euros , on est transporté en autocar ,et commissaires , directeurs et artistes nous reçoivent , souvent avec un café et nous commentent les oeuvres , explicitant projets , choix , parcours , techniques , c’est passionnant et sans médiation subjective . On se sent privilégié de bénéficier de cet aspect direct , chaleureux et amical .Pour la nuit blanche, 3 parcours sont prévus .
ce samedi 6 avril , on a eu la chance d’aller

La visite a été commentée par les deux co-commissaires , racontant leurs recherches , dans musées , livres anciens , archives , ouvrages de philosophie , traditions japonaises , recherches olfactives , chromatiques , botaniques , médicales , linguistiques , ethnographiques , sensorielles , synesthésiques , un monde s’ouvre à nous dans ce lieu exceptionnel .












et oui on peut piqueniquer dans le parc , s’y reposer , prendre une boisson et des gâteaux proposés par le bar de ce lieu ! Et des explications très détaillées vous sont fournies dans le livret visiteur offert , il va sans dire que l’accès au parc et a l’expo sont libres .
On nous a emmené ensuite au Bal , lieu d’expos de photos près de la place Clichy. Lieu payant .

Là aussi il s’agit de recherches , la photographe découvre le parc de Bercy , puis peu à peu ces jeunes gens qui y pratiquent le street work out , musculation intensive en plein air , dans du mobilier urbain, gratuitement,callisthénie , et prend des photos en noir et blanc chaque jour à partir de 2020 , juste à la fin du confinement , travail encore en cours .Elle a reçu le prixle bal/Adagp. Sur 3500 photos , il a fallu faire des choix .Elle fait des portraits de groupe , des portraits rapprochés , des photos d’accessoires , de l’environnement , et classe cela par blocs , c’est elle qui a conçu l’accrochage . Pas de cartels , stars internationales avec millions de followers et pratiquants d’un jour sont traités anonymement , sur un pied d’égalité . Son protocole , un seul format , type A3, du noir et blanc , filmer le sport , l’effort « travail et discipline » , mais aussi quelques moments de relâchement , faire ses tirages elle- même de ses photos argentiques , être dans un autre esprit que ces sportifs qui bombardent les réseaux sociaux de photos de leurs muscles .
Elle déroge à ces consignes strictes pour un format plus étroit sur un mur , un peu de couleurs sur un autre , un travail à la gouache quand elle a remporté ce prix qui lui offre cette expo!
Ne pas trahir l’artiste serait montrer les blocs , mais en visitant l’expo on est obligé de se rapprocher de chaque photo , vu le petit format , ce que je vous propose .








3 –40 rue de Richelieu, 3 jours 5/6/7 avril

15 artistes non représentés par des galeries , soutenus par leurs collectionneurs, des anonymes , des associations qui les sponsorisent en échange d’une oeuvre , présentent un solo Show .
C’est très bien , mais on retrouve les petites manies à la mode , et après drawing now , on peut s’en désintéresser . Belles mosaïques , perforations , couleurs étranges, supports différents , toiles sur plâtre etc .
Le seul artiste avec qui j’ai longuement discuté est canadien, il présente trois oeuvres , par bonheur dispersées dans l’expo . Il s’agit de Martin Désilets , qui parcourt les musées, photographiant toutes les oeuvres , en suivant un protocole strict pour superposer les photos , d’un musée , d’une collection , ou d’une thématique. C’est conceptuel , sensible , à la limite de l’abstrait , vibrant .
A partir des gravures de Goya , ou comme ici de portraits de femmes en hommage à sa sœur décédée quand il était enfant .

Dans ce salon , on joue les découvreurs .




On file dans le Marais , où on va rester , et continuer notre démarche d’éviter notre parcours habituel . Bye , bye , routine !
4 – La galerie XII , 10/14 rue des jardins de Saint Paul

Ce sont donc les résultats de recherches approfondies et originales sur supports et techniques que nous présentent ces photographies . Broderies , utilisation de l’IA , procédés de tirages du XIX ème ( Talbot) , tirages au sel ,tirages différents d’une même vue avec matérialités différentes .Passionnés de photo , allez consulter le site ou la galeriste !







5-Attiré par le titre faisons corps , on passe au Maïf Social Club , 37 rue de Turenne , bon c’est tres pédagogique , pas assez ébouriffant pour moi , sauf 7


6. –rue de Turenne , il y a des galeries partout , on évite soigneusement les plus connues ( oui on zigzague ! ) , on arrive au Coin des arts ,au 53 .On est aussitôt happé par les céramiques , lithos et estampes de Sonia Delaunay , expo prolongée jusqu’à celle de Niki de Saint Phalle , pas de date précise !
on découvre ainsi ses eaux fortes et aquatintes .

7. -Forma , le collectif thanks for nothing , s’est installé au 127 rue de Turenne , jusqu’au 25 avril , location en partie sponsorisée .

ce collectif sera à partir de 2028 ( prévision optimiste) aux ex Grands Voisins , dans l’ex hôpital Saint vincent de Paul . En attendant , voici une premiere préfiguration de sa programmation , centrée cette fois-ci sur l’Amérique latine .






8-On se déplace un peu , rue du Temple
ok , oui , c’est une galerie internationale , moi aussi je déroge a mon protocole , mais j’aime trop Annette Messager pour devenir psycho- rigide ! Donc au 79 rue du Temple , chez Marian Goodman, laisser aller .
Rez -de-chaussée et sous-sol , dessins et sculptures , en mousse noire et tissu noir enveloppant , formes humaines , escargots , corbeau, vanités avec crânes , et un bel ensemble de 70 figures dessinées.
,












9- Dans la cour on peut entrer dans la galerie Mitterand , accueilli par des oeuvres textiles ( tissage Jacquard) de l’artiste pluri-disciplinaire Marc Johnson illustrant un poème de Derek Walcott the sea is history .
Il explore une société aquatique , évoquant les traversées transatlantiques des esclaves et celles des émigrés actuels



10– Toute proche , galleria continua, 87 rue du temple , café , épicerie italienne et superbe galerie , oui bien sûr , celle de San Giminiano .3 expos dont celle de Carlos Cruz-Diez ( mort en 2017 ) , le grand artiste
de l’art cinétique . L’euphorie de la couleur , trois séries , jusqu’au 28 mai .




11- À côté , se trouve la super rue Chapon , on aime beaucoup toutes ses galeries . Là on a choisi la galerie Papillon ,au 13

Le temps d’un souffle






diptyques ,dessins ,opposition lumière , obscurité ,matieres metalliques , l’organique , le vivant .
12-Au 21 , on ouvre le portail des Filles du Calvaire .Jusqu’au 11 mai , Thomas Levy-Lasne nous détaille en peinture , j’insiste , en peinture , l’impuissance , non pas sexuelle , ,mais politique ou existentielle , le manque de puissance à contrôler notre environnement . certains tableaux pourront évoluer .



Cette serre lui a pris deux ans , avec tous les détails de la foule de personnages et de la végétation de ce jardin artificiel . Ils font la
queue pour le visiter .

Bien différente est la série en noir et blanc , de portraits au fusain , dessinés lors de séances par zoom , pendant la pandémie , de personnes au visage retro-éclairé par leur ordinateur .

13- Et pour terminer ce parcours , on retourne rue du temple , au 138 , à la galerie Eric Dupont , voir let a thousand flowers bloom , peintures de Damien Cabanes , exposition présentée jusqu’au 20 avril .
Il peint en écoutant de la musique classique , quelques instruments pour des fleurs isolées , ou orchestre symphonique pour un all over .
Les toiles beiges ont été peintes en blanc , leur bord n’est pas coupé droit , de vagues traits au crayon les délimitent , ce qui compte c’est les fleurs , réservoirs de formes et de couleurs .



14- Hop ,inopinément , je change de quartier , car en allant voir l’expo de la fondation Cartier qui touche à sa fin , je me rends en face , au 268 boulevard Raspail , à la galerie Camera Oscura , spécialisée dans la photo contemporaine, admirer lesphotos noir et blanc , grand format , de Jeffrey Conley , dans Revérence , aux très beaux tirages , très soignés , d’eau , de côtes , de collines , très contrastés . N’oubliez pas cette galerie chaque fois que vous êtes dans le quartier !





Voilà terminé ce petit tour en marge des grandes galeries internationales , au sein de galeries accueillantes , avec des objectifs exigeants et cohérents .
A bientôt !